Atout France, Rendez-vous en terre passion (2013)
"Marseille-Provence 2013, capitale de la culture euro-méditerranéenne."
Capitale européenne de la culture en 2013, le territoire de Marseille-Provence propose une programmation foisonnante et éclectique de 600 manifestations culturelles et artistiques dont 65 expositions. Ce grand événement est l’occasion pour Marseille de se réinventer et de faire jaillir une nouvelle façade maritime doté d’équipements culturels à l’architecture contemporaine. Ces nouveaux espaces viennent renforcer la vocation marseillaise et provençale du dialogue avec les rives de la Méditerranée, thème central de ce projet 2013 résolument euro méditerranéen.
Nous sommes le samedi 12 janvier 2013 : au cœur de Marseille, à proximité de la gare Saint-Charles rénovée, le site La Friche la Belle de Mai est en pleine effervescence. Il y a six ans un projet fou voyait le jour avec le lancement de la candidature de Marseille-Provence au titre de Capitale européenne de la culture pour l’année 2013. Un projet à l’ambition généreuse qui n’a pas voulu seulement présenter la candidature d’une grande ville, comme c’est habituellement le cas depuis la désignation d’Athènes comme capitale culturelle en 1985, mais qui a souhaité promouvoir tout un territoire. Ce 12 janvier 2013 marque le premier jour du week-end d’ouverture de cette célébration culturelle tant préparée et attendue. Et s’il concentre ainsi toutes les attentions, c’est que le site La Friche de la Belle de Mai est devenu ce jour là un emblème fort du projet Marseille-Provence 2013. Comme un avant-goût d’une longue année de programmation culturelle qui va dynamiser ce territoire, le rendre puissamment attractif.
La culture, un levier de transformation durable des territoires
C’est ici, en plein centre-ville, sur cette friche industrielle d’une ancienne manufacture de tabac située dans le quartier de la Belle de Mai, que s’opère depuis vingt ans un travail de reconversion en pôle artistique et culturel. Soixante-dix structures centrées sur la danse, l’art contemporain, la musique et le théâtre, y inventent et fabriquent. Ici, la ville se réinvente. Et c’est bien là l’une des vocations de la candidature de Marseille-Provence 2013 que de vouloir marquer durablement le territoire par la création de nouveaux espaces dédiés à la culture. Les partenaires publics de cet évènement phare ont du reste investi près de 700 millions d’euros, auquel s’ajoutent les 100 millions d’euros des partenaires privés. La Friche de la Belle de Mai a bénéficié d’une partie de ces investissements avec l’aménagement de 40 000 m² en pôle art et spectacle vivant, la construction de la Tour-Panorama en espace dédié à la création contemporaine pluridisciplinaire, ainsi que la réhabilitation de 13 000 m² de « magasins » à destination des soixante-dix structures qui ont fondé la Friche.
En ce week-end d’ouverture des 12 et 13 janvier 2013, la Friche de la Belle Mai ne symbolise pas seulement le rôle de la culture comme force de transformation durable du territoire. En accueillant l’exposition inaugurale de Marseille-Provence 2013 intitulée « Ici, ailleurs » - une exposition sur l’art contemporain entre les deux rives de la Méditerranée -, cet équipement réaménagé symbolise aussi le dialogue entre les cultures d’Europe et de Méditerranée. Dialogue qui a été l’une des pierres angulaires du dossier de candidature.
En quoi cette exposition « Ici, ailleurs » reflète-t-elle donc si bien l’ambition de faire de Marseille-Provence 2013 un territoire charnière de l’espace euro méditerranéen, une plateforme de création et d’échanges ? Parce qu’une quarantaine d’artistes reconnus issus des pays du pourtour méditerranéen y présentent des propositions spécialement conçues pour cette exposition qui s’intéressent aux questions d’identités plurielles, de citoyenneté, d’exil, de déracinement.
Un projet événement euro méditerranéen
La cité phocéenne est donc en passe de devenir, de façon durable grâce à Marseille-Provence 2013, un pôle de présentation d’œuvres et d’artistes méditerranéens qui n’existe nulle part ailleurs en Europe. C’était du reste un enjeu que de cette candidature : faire en sorte que la vocation marseillaise et provençale du dialogue avec les rives de la Méditerranée devienne un ciment pour le territoire, en renforçant sa cohérence et son identité.
« Marseille, comme l’Europe, est née de la Méditerranée, du mariage de la princesse des lieux et d’un navigateur venu d’Asie Mineure, de la terre et de la mer, de l’ici et de l’ailleurs » analyse avec poésie Bernard Latarjet, l’un des principaux maître d’œuvre de Marseille-Provence 2013. « L’histoire, le peuplement, l’économie de commerces et d’échange, la situation géographique sur « l’arc latin » entre Barcelone et Gênes, tout concourt à dessiner un avenir méditerranéen pour Marseille et pour la Provence ».
Dès le week-end d’ouverture, c’est toute une région qui va se mobiliser dans le cadre de cet événement majeur s’étirant sur une année entière. A Aix-en Provence, le samedi 12 janvier, est inauguré un long parcours d’art contemporain qui jalonne l’espace public ; le 13 janvier, d’Istres à la Ciotat, de Salon-de-Provence à Gardanne, près de cent parcours de chasse au trésor vont permettre de sillonner les villes sous forme d’énigmes révélant les strates historiques qui ont façonnées la région ; à Arles, un spectacle pyrotechnique sur le Rhône viendra clôturer ce week-end, avec mille et une couleurs préfigurant la profusion de la programmation tout au long de l’année.
Une programmation de 600 manifestations dont 65 expositions
La thématique de l’euro méditerranée demeure l’axe central de la programmation riche de 600 manifestations dont 65 expositions. Les partenaires traditionnels du territoire présentent évidemment leurs créations : le théâtre de la Criée à Marseille avec un spectacle en mars de Macha Makeieff sur Ali Baba ; ou encore le théâtre du Gymnase à Marseille avec une création le 29 avril de la Comédie Française qui fait entrer pour la première fois au répertoire un texte de langue arabe ; autre exemple, le Grand théâtre de Provence à Aix-en-Provence rend hommage le 12 mars à Albert Camus, dont on fête en 2013 le centième anniversaire de sa naissance, à travers un spectacle du chanteur-compositeur Abd al Malik.
Mais bien évidemment, la programmation de Marseille 2013 ne se limite pas seulement aux projets artistiques dans les seules grandes structures culturelles, qui peuvent parfois s’avérer intimidantes. L’association qui a été chargée de la mise en œuvre de l’événement a conçu une programmation très diversifiée autour du spectacle vivant, de la danse, des expositions d’art contemporain, de l’architecture, des festivals musicaux, mais aussi des projets participatifs et des projets citoyens. Dès 2012, les habitants ont ainsi été conviés à participer à la préparation de cet événement Capitale culturelle à travers des collectes de photos, textes et sons, traduisant leur connaissance intime et leur attachement au territoire.
Autre projet inédit, grand public et participatif : la randonnée comme pratique artistique… Un collectif d’artistes a en effet contribué au tracé du GR 2013 permettant d’arpenter autrement le territoire autour de la cité phocéenne, en reliant les villes de Marseille, Aubagne, Gardanne, Aix-en-Provence, Marignane, Martigues, Istres, Miramas et Vitrolles, à travers 250 km de randonnées le long desquels interviennent des artistes. Une manière de s’approprier un territoire en marchant qui, ainsi relié, retrouve une nouvelle cohérence.
MuCEM et CeReM, une nouvelle façade maritime
Si les artistes participent activement à éveiller le regard, les architectes ne sont pas en reste. A l’exemple de Marseille où les bâtisseurs métamorphosent le quartier de la Joliette, situé entre le vieux port et le bassin d’Arenc. Emblème de ce renouveau urbain déclenché par Marseille-Provence 2013 Capitale européenne de la culture : le Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MuCEM), premier musée national délocalisé en région. Conçu par l’architecte Rudy Ricciotti, le MuCEM s’élève à la lisière de la terre et de la mer, en associant le fort St Jean, ses tours et ses jardins surplombant la Méditerranée. Ouvert sur le large, tourné dans un dialogue avec l’autre rive, il a pour fonction d’offrir un regard sur l’histoire, les sociétés et le patrimoine de la Méditerranée.
Tout comme le MuCEM situé à proximité, le Centre Régional de la Méditerranée (CeReM) ouvre ses portes début 2013. Dessiné par l’architecte Stefano Boeri, cet espace multifonctionnel, utilisé à la fois comme lieu d’exposition, de concert et de séminaire, a également l’ambition d’être une passerelle entre les peuples et les cultures de la Méditerranée. Renforçant ainsi la vocation de la cité phocéenne mise en valeur par Marseille-Provence 2013, un événement capitale résolument euro méditerranéen.
Hugues Demeude
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